Souveraineté alimentaire

Déplétion pétrolière

Nous avons toujours su que la Terre présente une surface finie, donc bien délimitée, de terre. L’on sait qu’il existe une surface déterminée de terre pouvant produire notre alimentation.

Nous reconnaissons beaucoup moins facilement que la quantité de pétrole produite dans le monde sera un jour tarie. Quand à savoir quand cela pourrait bien arriver, à moins de se pencher sur le
sujet ! On imagine avec beaucoup de naïveté que ce sera dans longtemps, voire que nous n’y assisterons pas.

Source : APSODans les années 60 un groupement d’individus appelé le Club de Rome avait en vain essayé de tirer la sonnette d’alarme en prenant conscience de la rapidité avec laquelle
nous nous en approchions. En effet, dès ces années là il était possible d’établir que le pic de production allait se produire dès le début du siècle suivant. Un géologue travaillant pour
l’industrie pétrolière avait établi dès 1939 le pic pétrolier américain pour 1971. Il est survenu en 1973 et dans les années qui ont suivies les plus gros producteurs de pétrole ont, pour des
raisons économiques, surévaluées leurs réserves de pétroles afin de continuer à extraire autant de pétrole qu’ils le souhaitaient.

Aussi aujourd’hui nous nous trouvons dans une situation plus difficile pour évaluer ces réserves, cependant en reprenant les formules mathématiques proposées par le géophysicien et les
évaluations tenant compte de ces augmentations irréelles, le pic mondial de production pétrolière se produirait entre 2006 & 2012. Attention pic de production ne veut pas dire arrêt de la
production cela veut simplement dire qu’il y aura alors décroissance régulière de la production.

Cependant cette décroissance de la production se réalise dans un contexte constant de croissance économique, démographique et dans un contexte d’émergence de pays comme la Chine et l’Inde, pays
très fortement peuplés.

Tout ceci implique une forte augmentation des besoins en énergie & en matières premières dans les années à venir. Les autres ressources en minerais vont elles aussi subir leurs pics de
production dans la moitié de ce nouveau siècle.

(Voir avec des professionnels des productions pétrolières comme Benoît THÉVARD pour une conférence sur le sujet).

Productions & semences d’aujourd’hui

Bles-anciens-floutee-copie-1.JPGIl paraît, à la lumière
de ces constats, indispensable d’envisager des productions alimentaires de masse sans le recours aux béquilles chimiques que sont les engrais et les pesticides et de proximité afin de diminuer de
façon drastiques les coûts de transport bien inutiles.

Cependant, la recherche agronomique s’est focalisée depuis 50 ans sur la production de semences donnant le maximum de leur potentiel à partir de ces fameuses béquilles chimiques. Ces semences
modernes issues de ces recherches agronomiques sont donc complètement inadaptées à la production alimentaire biologique, qui produit sans engrais ou pesticides de synthèse.

La recherche agronomique a privilégié des semences issues d’une sélection mondialisée basée sur le clonage, réduisant considérablement la capacité des semences à s’adapter aux changements de
quelque ordre qu’ils soient & les rendant particulièrement fragiles au moindre déséquilibre bactérien ou des insectes.

Même si la production bio apporte certaines réponses en terme de production se passant des intrants chimiques, la fragilité des semences reste un enjeu primordial, que les intrants organiques ne
résoudront pas à eux-seuls. Une débauche d’énergie humaine ou matérielle devra prendre le relais de l’énergie fossile.

Aussi est-il nécessaire de retrouver les semences d’une grande biodiversité génétique, adaptées au terroir et avec ainsi une grande capacité d’adaptation permettant de faire face à l’augmentation
des problèmes météorologiques qui perturbent de plus en plus les productions agricoles, ainsi qu’à l’augmentation désormais durable des coûts de l’énergie.

(Source : INRA comme Isabelle Goldringer ou Véronique Chable).

Circuits de distribution & productions adaptées

Source : Stéphanie Böge - La documentation françaisePasser d’une économie mondiale à une économie locale de production alimentaire en moins d’un an,
est impossible ! Mais sur 3  à 5 ans, si l’effort est global et important certainement. Entre 1936 & 1939, l’Angleterre est passé d’une économie importatrice agricole à un économie
agricole localisée.

Or, produire du blé, par exemple, localement et de façon autonome demande de multiplier les quantités de semences pendant plusieurs années afin d’obtenir la quantité nécessaire, soit le dixième
de la quantité nécessaire à produire en dehors de tout souci météorologique.

De plus, l’on sait désormais que produire des aliments sans produit chimique demande des semences adaptées à cette production puisque les semences d’aujourd’hui sont inadaptées aux enjeux
actuels. Ces semences ne sont donc pas aptes à produire de façon optimum dans des terres ne contenant pas force de NPK et qui vont subir la concurrence des plantes sauvages, adaptées elles au
terroir où elles poussent. Une partie de la solution consiste d’ailleurs à s’approprier cette source de nourriture gratuite & poussant à profusion.

Comment serait-il possible de transformer notre économie alimentaire actuelle basée sur le transport sur de longues distances des productions alimentaires, une agriculture ayant transformé les
sols en support inorganique, nécessitant un recours aux engrais massifs ; à une distribution de proximité, de saison & autonome de notre alimentation ?

  1. Développer au maximum la production locale (transmission des connaissances, techniciens, installation massives de nouveaux agriculteurs, …)

  2. Mettre en place des marchés hebdomadaires, voire quotidiens, de producteurs locaux

  3. Sensibiliser ces producteurs locaux à la problématique de l’augmentation des coûts de l’énergie et à l’inadaptation des semences à la production non assistée

  4. Les aider à réaliser ce passage aux semences anciennes plus adaptées (mise en commun de matériel de récolte de petites quantités, sur de plus petites surfaces avec des plantes d’une plus
    grande variabilité)

Besoins nutritionnels & consommation actuelle

Fruits, légumes et hydrate de carbone consommée par les français.

La consommation d’aliments céréaliers (du pain en particulier) et de pommes de terre a fortement chuté ces dernières années : elle est passée respectivement de 121 à 60 kilos/an/habitant et de
152 à 64 kilos/an/habitant entre 1950 et 1961. La consommation de légumes secs ne cesse, elle aussi de diminuer : déjà faible en 1950 (3 kg/an/habitant), elle est de 1,6 kg/an/habitant en 1962.
Où en sommes-nous aujourd’hui ?

Les 50 dernières années de consommation de produits prêt-à-l’emploi nous ont donc rendus dépendant d’une alimentation plus grasse, plus sucrée, plus salée & plus animale, pour ne pas dire
carnivore.

Tout ceci s’est fait au profit des protéines animales qui demandent 7 fois plus d’énergie, d’eau & de surface agricole que les protéines végétales. Que ce soit au niveau de la viande mais
aussi des produits laitiers transformés ou pas.

Comment retrouver un équilibre alimentaire plus sain & tout aussi enviable ?

  • Redécouvrir le plaisir des plats traditionnels associant céréales & légumineuses. Ces plats qui rassemblaient 10 05 12 Salade fleurie 02tout le monde autour de la table &
    qui sont à la source de la fierté française.

  • Découvrir la richesse en protéine équilibrée des feuilles des légumes.

  • Découvrir la variété des plantes sauvages qui poussent toujours autour de chez nous, que l’on soit en ville ou à la campagne.

  • Redécouvrir la variété des fabrications maisons de spécialités régionales, des confitures aux sauces tomate, basilic, … ; des limonades de fleurs sauvages aux apéritifs de fruits &
    fleurs.

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