Mon plan anti-crise

Devenir autonome en période de crise

Cet article fait suite à une vidéo de Quartier Libre avec Pierre Jovanovic1, et aux interviews de Sylvain Laforest par Ema Kruzi2. Que nous partagions la même analyse de la situation ou pas, aujourd’hui de nombreux emplois ont été ce que je souhaite aujourd’hui, c’est vous transmettre comment devenir serein quelque soient les problèmes !!!

  • Hausse des prix de l’alimentation
  • Risques de nouveaux confinements
  • Pouvoir se soigner avec les plantes
  • Hausse des prix des matériaux
  • Hausse des prix de l’énergie

Vous l’avez compris ou le découvrez seulement, c’est le cœur de la Permaculture : un formidable système de conception pour rendre autonome n’importe quel lieu.

  1. Émission du 25 Avril 2021 sur les raisons & conséquences de ce qui se passe depuis le 17 Mars 2020. Je partage tout à fait les raisons cachées de cette crise dite sanit@ire mais pas les raisons profondes
  2. Pour plus d’info historiques à ce sujet, je vous suggère d’allez écouter les interviews de Sylvain Laforest sur son livre Guerre & Mensonges & L’1NFO 3N QU3ST1ON.

Comment s’y prendre, s’organiser ?

D’une part, cette crise ce ne sera pas octobre 2008. Ce ne sera pas le super à 1,60 €, le gasoil à 1,44 € pendant quelques semaines, une augmentation des impôts & des frais bancaires pour les années qui suivent. Donc le potager, ne suffira pas, là, il s’agit d’être autonome au maximum & dans le temps, voici pourquoi je vous suggère le jardin-forêt.

L’autonomie en appart ou en maison

Réserves alimentaires

Quoi de mieux en cas de crise des prix que de faire des réserves alimentaires en amont, profiter des occasions de prix réduits, d’acheter en gros, ou à plusieurs pour faire encore plus baisser les prix. D’ailleurs, autrefois, bien avant les pénuries dues aux guerres, faire des réserves alimentaires était une pratique normale même en ville & même jusqu’à il y a quelques dizaines d’années seulement. Toute maison : les maisons ouvrières, les châteaux, les premiers immeubles avaient un potager, ou jardin ouvrier (en réalité un potager avec même quelques arbres fruitiers. Or tout jardinier, ou potagiste pourrions-nous dire aujourd’hui, faisait & fait des réserves, & pas seulement de ses propres légumes. Dans cet esprit, il était tout à fait courant de faire du coulis de tomate, des confitures, des conserves au naturel. C’est une façon de vivre tout à fait normale, tout à fait résiliente, de s’organiser. Depuis que nous ne sommes plus nomades, donc depuis plusieurs milliers d’années !

Voici une base pour 3 mois, pour une personne & plus. Cette liste est adapté à une alimentation bio, sans gluten & sans caséine.

  • 1 sac 5 kg de riz,
  • 3 sacs 2,5 kg de pommes de terre,
  • 1 sac 5 kg de farine de petit épeautre,
  • 1 sac de 1 kg de gros sel de Guérande (ou d’un autre coin le long de l’atlantique récolté par des sauniers & exempt d’anti-agglomérant) voire 5 pour préparer des pestos & sels aux plantes sauvages,
  • 1 sac de 500 g de sel fin même origine,
  • 1 sac 5 kg de sucre blond ou roux,
  • 1 sac 5 kg de sucre complet,
  • 1 sac 5 kg graine de tournesol,
  • 6 litres de lait de soja
  • 1 levain ou 6 litres de lait fermenté (pour recette de pain irlandais très rapide à faire)
  • 1 filtre à eau à gravité type British Berkefeld (avec vous pourrez aller récolter de l’eau de la Seine :/),
  • 1 petit panneau solaire avec une batterie de voiture pour les besoins en éclairage & autres peut tout à fait suffire. Si vous trouvez une source de bougies ou de cire d’abeille c’est mieux. Avez-vous la possibilité d’installer une ruche sur ce balcon ? Vous aurez en plus une source de miel & de propolis.

Faire des stocks va vous demander de l’organisation & de vous réapproprier les bonnes pratiques pour stocker des aliments vivants même s’ils sont sous une forme de repos « végétatif ». Il n’y a que les aliments irradiés, pardon ionisés, qui se gardent indéfiniment ! Voir mon article sur la conservation

Avec du terrain : Un jardin forêt : potager & verger à la fois

Regarder cette vidéo qui résume très bien la base de ce qu’est le jardin-forêt. Je vous renvoie aussi à deux de mes articles Autonomie alimentaire #1 – La surface, Autonomie alimentaire #2 – Mode de culture ? et quelques livres Créer un jardin-forêt de Patrick Whitefield, Multiplication des plantes fruitières de Franck Nathié, & si vous ne pouvez pas suivre un Cours de Design en Permaculture, ce qui serait vraiment très dommage, le Manuel d’apprentissage pas à pas de la Permaculture de Rosemary Morrow peut vous permettre de mieux comprendre ce qu’apporte la Permaculture.

Voilà pour les chanceux qui ont du terrain ! Je ne vous en dis pas plus, un article entier sur la création & les stratégies à mettre en place dans un jardin-forêt visant l’autonomie & la résilience, serait indispensable.

En appartement

Tout n’est pas perdu. Lisez cet article sur la Permaculture urbaine & vous verrez désormais une multitude de ressources là où nous voyions que des déchets & des pollutions. Si vous avez un balcon bien orienté, vous pouvez le transformer en balcon nourricier & vous pouvez aussi créer votre résilience collective & locale : résilience sociale, pour accéder à des légumes frais & bien plus encore.

Le balcon nourricier

Il est tout à fait possible de cultiver de la verdure sur n’importe quel balcon. Je vous joins une fiche sur la culture permacole sur balcon. Voici d’ailleurs la vidéo du tout nouveau livre sur le sujet Mon balcon nourricier en Permaculture sur 4 m². Donc plus aucune excuse ! 😉
Ceci dit pas facile pour passer entre le mur & le balcon!!!
Ceci dit 2 : Ce balcon, aussi abondant soit-il, ne suffira pas pour être complètement autonome !

Résilience sociale ?!?

Et oui ! Un des éléments clé de notre capacité à vivre le plus sereinement possible les crises, quelles qu’elles soient, consiste à être accompagné par un réseau d’humain.e.s.

« Seul.e on va plus vite, ensemble on va plus loin »

Proverbe africain

Pour cela, il est important de tisser un réseau dense de voisins avec qui vous allez vous organiser, pour résoudre l’ensemble des problèmes que vous rencontrerez au quotidien. Nous avons tous des compétences différentes & si nous les mettons en commun nous sommes bien plus forts.

Réseau de voisins, d’amis proches & de la famille

Aujourd’hui que la proximité géographique est mise à mal, il est d’autant plus important de passer outre les clivages & de se soutenir quelques soient nos divergences d’opinion sur quelques sujets que ce soient.

A l’heure de l’informatique, ce système d’échange est en ligne. Le J.E.U. peut complètement nous y aider. A Paris, c’est plus facile qu’au fin fond de la campagne si vous ne connaissez pas les gens. Le J.E.U. est un système d’échange non centralisé qui permet d’échanger des biens & des services en dehors de tout système monétaire. Il suffit d’un carnet par personne. Vous trouverez ici toutes les explications & documents nécessaires à la mise en œuvre.

Un nouveau réseau d’entraide, Solaris, a vu le jour le 26 octobre dernier (2021), où là il s’agit de s’entraider bénévolement.

Jardin partagé & jardins ouvriers

En appartement en ville ou dans les villages, il est très utile d’avoir accès à un potager & quelques fruitiers. Même à Paris, ou quelque soit la capitale, il existe des friches, des lieux inoccupés, momentanément ou à plus long terme.

Historiquement, des Jardins communautaires, Ouvriers, Familiaux, Partagés ont été organisés, revendiqués par les populations privées d’accès à la terre dès le moyen-âge. Nous connaissons tous, ou presque, les très nombreux jardins ouvriers créés, à la fin du XIXe siècle, autour des villes & villages autour des industries minières & manufacturières, peut-être moins les jardins partagés créés à l’intérieur même des villes ces 30 dernières années par des citadins vivant à côté des terrains vagues dans certains quartiers des grandes villes du monde.

Les mairies connaissent les associations de leur communes vous pouvez donc les interroger à ce sujet. Si la commune est assez petite, le maire ou ses adjoints pourront vous dire quels sont les terrains louables ou propriétaires cherchant des locataires & plus rarement acheteurs.

Par le biais des petites annonces vous pourrez trouver un espace à cultiver. Les agriculteurs aussi sont une source de la connaissance du pays. Ils connaissent particulièrement bien le territoire, pourront vous renseigner, sur les terrains libres.

Réseau petits producteurs

Une solution complémentaire est de se créer, de rechercher, un réseau de petits producteurs locaux. Ne pas hésiter à profiter de vos déplacements pour aller vous fournir chez les petits producteurs le long de votre trajet. Une amie le fait régulièrement, elle en profite même pour demander autour d’elle qui a besoin de quoi, ou même d’acheter en quantité & de distribuer à l’arrivée.

Se fournir exclusivement ou presque chez les petits producteurs permet de renforcer ce réseau de petits producteurs. En plus vous gagnez en qualité.

Beaucoup plus de nutriments dans les produits, donc de goût, pour une meilleure santé !

Les marchés de petits producteurs

De nouveau ce sont les petits producteurs qui permettront de créer la résilience du territoire. Certains marchands revendent des aliments achetés chez les grossistes, les halles départementales. Même si ces produits sont souvent plus gouteux que ceux en grandes surfaces, ils dépendent d’un système qui utilise & gaspille beaucoup d’énergie. Ce seront donc les premiers impactés en cas de problème.

On repère facilement ces revendeurs aux produits qu’ils vendent. Ils ont des oranges, des citrons, des produits exotiques et/ou manufacturés, qui peuvent venir d’aussi loin que ceux des supermarchés, certains sont bios mais c’est rare.

Pour varier les menus, il est possible de faire venir des fruits bien mûrs des petits producteurs bio espagnols, & pour nous nourrir de bons nutriments très utiles pour la santé.

Transformer les surplus

Que l’on ait un potager ou l’occasion d’acheter en gros, il est toujours intéressant de faire des réserves pour plus tard en bénéficiant de moindre coût & d’une meilleure qualité gustative & nutritionnelle. Sachant de plus exactement le contenu de vos plats. De plus, vous obtiendrez des plats cuisinés bien moins coûteux qu’en magasin. De très nombreux bénéfices pour une même action !

Plusieurs principes de Permaculture sont remplis par cette action : Principe 9 Le plus petit effort pour le plus grand changement ! ou même le principe 5 : Chaque élément remplit plusieurs fonctions. Dans ce cas ci, il s’agit d’avantages, donc de bienfaits cumulés.

Bill Mollison

Une excellente chaîne vidéos sur ce sujet : La clé des champs

Où trouver le matériel ?

Pour tout ça, il est nécessaire de se procurer le matériel adapté : stérilisateur, bocaux etc. ou de quoi construire une serre, une cave, une cabane. Je ne vais pas ici détailler comment s’y prendre. Par contre, je vous invite à aller dans les ressourceries, les déchetteries (certaines permettent la récupération une fois les matériaux déposé – cependant vous pouvez toujours arrêter gentiment les automobilistes et les décharger avant qu’ils ne rentrent dans l’enceinte).

Économie d’énergie

Pour chauffer le stérilisateur, pour ceux en maison, vous pouvez vous construire un rocket-stove avec des bidons de récupération, du sable & autres. Vous allez ainsi faire beaucoup d’économie d’énergie. Le rocket-stove permet de chauffer fort avec du bois de piètre qualité, du bois de palette, des branchages très secs d’essence d’arbres comme le peuplier.

D’ailleurs ce n’est pas la seule économie d’énergie que vous allez faire. Imaginez le nombre d’aller & retour aux magasins que vous allez économiser, car vous avez déjà vos plats préparés à la maison, pour les mois à venir, voire l’année entière !!!

Aller plus loin en vidéo ou livre

Par quoi commencer ?

Tout dépend de la phase dans laquelle vous vous trouvez. Du moment où vous prenez conscience qu’il faut vous organiser autrement. A quelle saison ? Sont-ce les prémices de la crise, l’œil du cyclone ou la fin ?

Quelque soit la saison, quelque soit le moment de la crise, vous pouvez aller récolter les Plantes Sauvages Comestibles en commençant par les plus faciles qui sont là toute l’année. Apprendre, apprendre & encore apprendre à identifier les Plantes Sauvages comestibles ne demandent très peu de moyens financiers mais beaucoup de temps. Certaines sont plus faciles que d’autres.

L’hiver est propice au design (à la réflexion) & au stockage des céréales & conserves. Le printemps à la création d’un potager même si l’avoir prévu au moins deux mois à l’avance est plus efficace & permet de faire travailler les vers de terre à notre place. L’été est la saison des récoltes, donc de la mise en réserve à long terme des récoltes, mais aussi le moment de prévoir le potager d’hiver. L’automne le moment de planter des arbres (à la condition d’avoir observé pendant un an le lieu où avoir l’expérience du design depuis plusieurs années).

Les arbres se plantent à l’automne. Les grands arbres sont longs à donner des récoltes, je vous suggère de plantes les petits-fruits d’abord, les petits arbres ensuite & les grands au final. Le temps qu’il vous faudra pour le faire dépend de vos moyens humains & financiers.

Se créer, & partager avec, votre réseau social local, vos récoltes de savoir & en nourriture permet de créer un tissu social qui sera le garant de votre résilience, votre capacité à vous adapter aux crises d’où qu’elles viennent.

Et le plus important, faites-le parce que la vie sur Terre, en zone tempérée, consiste à profiter des récoltes au fur & à mesure des saisons & de manger les conserves de bons fruits & légumes, remplis de soleil !

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