Cultiver en 5D
La Nature utilise ce modèle depuis 3 milliards d’années ! Pourquoi faire l’inverse, ou même autrement ?
1ère dimension : Serrer les plantes
Hormis dans les sites pollués, dans la Nature les plantes recouvrent le sol dès que les 5 conditions sont réunies : sol, eau, air, lumière & chaleur.
C’est précisément l’inverse qui est inculqué en agronomie, car il a été calculé que chaque plante se développe au maximum lorsqu’elle pousse dans ce que j’appelle un désert. Mais pour y parvenir, l’agro-industrie comble, à grand renfort d’énergie : des engrais à base des 3 nutriments (NPK), de l’eau au quotidien, de la lumière & de la chaleur artificielle, dans un sol artificiel, afin de pouvoir contrôler la croissance de ces végétaux.
Cependant imaginez des dizaines & des dizaines de plantes différentes sur quelques mètres carré, qui produisent moins par plant, mais qui d’une part sont des dizaines à produisent, juste la moitié, même un tiers d’un plant industriel !

Système agro-industriel : En prenant 9 comme référence de production par plante sur 1 m²
Système Permacole : 1/3 de 9 =3 comme production minimale attendue par plante. En estimant faire pousser 20 plantes sur 1 mètre carré, (sur 1 année,) vous obtenez l’équation suivante !
1×9 < 20×3
Je sais, ce raisonnement fonctionne pour un plan de tomate mais ne fonctionne pas tout à fait pour un champ de céréales. Je vous suggère de lire la suite de l’article.
Quand on connais le premier principe en Permaculture : « Prévoir l’efficacité énergétique »
Bill Mollison
Imaginez la dépense d’énergie pour des tomates sous serres même en Espagne. Et même pour les champs de céréales, la dépense d’énergie & la destruction du sol induite par la production de céréales même en bio, surtout bio-industrielle. La destruction du sol, les moyens employés aujourd’hui (tracteurs de plusieurs tonnes, usines, …).
« Continuer à nier les conséquences de l’agriculture intensive nous mène droit à la catastrophe. »
Claude Bourguignon
2ème dimension : Mélanger les variétés de plantes et familles de plantes
Les plantes se protègent entre elles. Plus elles sont diversifiées plus l’équilibre se crée et les maladies disparaissent. Voir document sur les Guildes de plantes.
Cette deuxième dimension est de plus en plus explorée par les jardiniers bio & petit à petit par des agriculteurs bio à la pointe des recherches dans ce domaine.
Grâce à une grande diversité, les associations évitent la propagation des maladies et des ravageurs en tout genre. De plus, elles permettent d’agrader les sols.
« La Permaculture au jardin mois par mois » Damien Dekarz p 35
3ème Dimension : Multiplier les étages végétaux
Cela est possible en fonction de l’ensoleillement et de la taille du lieu. Les étages végétaux en Permaculture.
Chaque étage végétal utilise une niche écologique particulière. Tous les étages végétaux se protègent & collaborent mutuellement.

4e dimension : Privilégier les plantes vivaces
Le semis, la germination & le début de la croissance de la plantule sont les périodes la plus risquées, celles-ci demande beaucoup d’attention & sont celles pendant lesquelles les plantes meurent statistiquement le plus souvent. Si vous diminuez ce risque en privilégiant les plantes vivaces vous gagnez du temps & de l’énergie.
5e dimension : Choisir des plantes de variétés anciennes
L’agriculture industrielle a focalisé ses recherches sur les clones qui ne se reproduisent pas : Hybride F1, OGM. L’expérience montre que la recherche doit trouver de nouvelles solutions tous les 5 ans, suite à des attaques parasitaires, fongiques & autres pathogènes.
Si vous privilégiez des semences anciennes (sélectionnées avant 1850), voire vous introduisez des espèces végétales sauvages comestibles locales, vous obtiendrez des plantes d’une grande vitalité, se reproduisant par elles-même et produisant beaucoup.
Pour introduire les Plantes Sauvages Comestibles au jardin, deux précautions sont à prendre en compte. Leur grande vitalité peut poser problèmes aux plantes cultivées surtout si ces dernières ne sont pas bien adaptés à vos conditions de culture ou issues des grands semenciers industriels. Par ailleurs, les Plantes Sauvages Comestibles n’ont pas été « acclimatées », elles ont besoin de pousser dans un biotope similaire à celui dans lequel vous les avez trouvé.
L’expérience de Pascal Poot est aussi très intéressante à ce sujet. Le choix des variétés anciennes lui a permis d’adapter ses cultures à des conditions de culture qui selon les critères de l’agronomie sont impropres à la culture.