Autonomie alimentaire #2 – Mode de culture ?

L’autonomie alimentaire pose de nombreuses questions. J’ai traité la question de la surface qui s’est révélé être en lien avec notre régime alimentaire & nos choix d’autonomie. Pour la mettre en œuvre, il va être nécessaire de faire des choix de mode de culture. De nouvelles questions se posent alors.

Quels modes de culture existent ? Quel mode de culture choisir ? Quel pourrait-être un mode de culture autonome ?

Dans l’article précédent il était question de surface. Aujourd’hui il est question de mode de culture & nous le verrons aussi de mode d’organisation. En effet, il est nécessaire, dans le cadre de l’autonomie de penser aussi aux éléments importants pour nourrir l’éco-système que nous allons créer.

Pourquoi les modes de culture ?

  • Quelles techniques de jardinage existe-t’il ?
  • Quels sont leurs intérêts ?
  • Quels sont leurs inconvénients ?
  • Lesquelles seraient mieux adaptées à l’autonomie ?
  • Comment ne pas se trouver dans une impasse ?
  • Quels sont les possibilités offert par le lieu ?
  • Quels sont les possibilités offertes par notre environnement ?

Choix culturaux

Nous avons de multiples façons de cultiver à notre disposition. Nombreuses sont celles qui luttent contre la vie, même avec des produits & des techniques bio. Or si nous avons la chance de vivre sur cette belle planète Terre, c’est parce que la vie y est apparue spontanément il y a 3,5 milliards d’années. A l’évidence, cela fait 3,5 milliards d’années que les différents êtres vivants sur la planète ont co-évolués ensemble et fonctionnent de la meilleure des façons ensemble, sinon ils auraient disparu. Lutter contre la vie sur Terre, revient à lutter contre notre capacité à vivre sur cette planète. Nous le comprenons de plus en plus chaque jour.

Il est donc primordiale d’employer des modes de culture privilégiant cette vie sur Terre. La Permaculture emploie une méthode basée sur l’observation des phénomènes naturels qui nous permet de choisir les techniques appropriées à ce choix de vie, cette éthique.

Quelles techniques de jardinage existe-t’il ?

Dans notre société dépendante du pétrole fondé sur l’esprit de consommation, il est incontournable de revoir nos habitudes, les nôtres comme celle de l’inconscient collectif, qui consiste à prendre puis jeter ce qui ne nous convient plus. A l’évidence obsolète dans une vie en synergie avec la Nature. Sans vouloir faire une liste exhaustive, finalement inintéressante pour répondre à la question des modes de culture utiles dans un contexte d’autonomie* & de résilience**, je vais vous livrer les principes auxquelles elles doivent répondre. En effet, une technique même dite permacole*** sortie de son contexte peut être complètement négative & destructrice du vivant.

Les principes auxquelles doivent répondre les techniques : être utilisée dans la zone adaptée. Zone 1, autour de la maison ou du bâtiment principal, pour les « éléments » nécessitant une grande attention & de nombreux allers & retours, zone 5 pour les « éléments » nécessitant peu ou pas d’attention, ni d’intervention. La zone 5 est d’ailleurs appelée sauvage. C’est ainsi, que des arbres conduits en espalier vont être installés en zone 1 et la zone 5 va accueillir naturellement, avec le temps, les arbres locaux s’installant au gré du vent et du passage des animaux, sauvages eux-aussi.

2e principe être utilisée dans le secteur ou le sol adapté. Ainsi la spirale aromatique, ou le moins connu « keyholegarden », jardin en trou de serrure, techniques très efficaces, ne doivent être installés ni au nord de la maison, ni éloignés de la cuisine à laquelle ils sont fortement liés. etc…

Un autre principe très utile consiste à utiliser les services renouvelables. Installer les ruchers dans le poulailler. Les poules chassent ainsi les guêpes & même les frelons. Les poules au potager & au verger en hiver permettent de les nettoyer des vers qui seront bien moins nombreux à envahir les fruits & légumes à la saisons des récoltes.

Si vous laissez vos poules gambader dans le potager lors des semis, adieu salades & fraises. Aucune technique n’est bonne ou utile en elle-même. Même si elle a été vu dans une vidéo en Permaculture. Le contexte est toujours primordial.

Une sol ne revient pas toujours à la vie en un an. Si vous démarrez d’un sol agricole, genre lotissement construit dans un champ en pleine campagne, même après de nombreuses années, la fertilité d’un sol peut mettre 5 ans à se reconstituer.

Pourquoi le motoculteur rouille-t-il dans les cabanons de jardin en Permaculture ? Parce que tu ne l’a pas offert à ton tonton accro au sol à nu. En fait, en Permaculture nous allons prendre soin de la vie sur Terre, donc toute technique qui déstructure le sol en mettant la vie du sol à l’air, au soleil & au manque d’eau va être évitée au maximum. La technique qui consiste à couvrir le sol & faire travailler toute la vie du sol, permet de désherber & ameublir le sol. Les premières années, la grelinette peut-être aussi utilisée, si nécessaire. Un agriculteur, peut lui-aussi adapter ses techniques en mettant en place un système qui aura de moins en moins recours aux énergies fossiles tout en produisant autant, voire de plus en plus avec le temps & l’expérience. Les techniques des baissières, des cultures sur courbes de niveau, de la charrue Yeomans, du semis sous couvert, du BRF, sont des alternatives possible aux labours. Avec toutes ces techniques, les vergers plantés sur courbe de niveau peuvent ainsi diminuer considérablement voire se passer d’irrigation car l’eau s’infiltre plus vite dans le sol, au lieu de glisser à la surface & rejoindre les cours d’eau.

Charrue Yeomans – Permaterra

Bref, regardez les vidéos de Permaculture, elles vous proposeront des techniques souvent originales, très intéressantes, voire révolutionnaires mais comprenez bien le contexte dans lequel elles ont été utilisées.

  • * Autonomie : être autonome c’est pouvoir répondre à ses besoins particuliers ou globaux, sans dépendance à quelqu’un d’autre ou à un système en place.
  • ** Résilient : c’est être en capacité de s’adapter aux crises quel qu’elles soient.
  • *** Permacole : Qui se dite d’un objet ou d’une technique utilisée en Permaculture.

Lesquelles choisir ?

Que l’on soit en appartement ou en maison avec du terrain, il est tout à fait possible de devenir autonome.

Une recherche d’autonomie en appartement implique de mettre l’humain au cœur du design (conception) de notre autonomie. En effet, il est tout de suite évident que vous ne pourrez pas produire votre alimentation à l’intérieur de votre appartement, ni même sur votre balcon/terrasse aussi grande soit-elle ! Habitant en immeuble, vous allez vite devoir composer avec les autres habitants de l’immeuble, du quartier, voire de la ville dans laquelle vous vivez. Soyez cependant certain, que l’autonomie alimentaire peut aussi se construire dans ce cadre-là. En effet, la ville recèle de très nombreuses ressources inexploitées. Plus loin, vous verrez à quoi je pense. Le facteur limitant va être le facteur humain & votre capacité à entrainer les voisins & les autorités avec vous. Les techniques que vous allez rechercher pour obtenir cette autonomie vont être fondées sur l‘intelligence collective, plus que les techniques de culture. Il s’agit d’une culture de l’humain. Un très bel exemple en France c’est le village de Pourgues. Un autre design, une autre conception consiste à modifier l’existant, comme a pu le réaliser Antoine Talin avec le Jardin des Cairns notamment.

A la campagne, l’article sur les surfaces nécessaires pour l’autonomie vous permettra d’y répondre et de vous faire une idée de la taille nécessaire par rapport à l’autonomie que vous recherchez. Cependant la surface influerait-elle sur le mode de culture ? En ville ou sur un terrain d’un hectare vous n’irez pas chercher les ressources nécessaires aux mêmes endroits, c’est évident. Vous ne vous y prendrez pas de la même façon pour accéder à votre autonomie. Par contre, que vous ayez 150 m² de jardin ou 3.000 m², peut-on s’y prendre de la même façon ?

D’où partez-vous ?

Fertilité naturelle du sol

Votre sol est-il clair ou sombre ? Est-il épuisé ou rempli de nutriments ? Sont-ils disponibles ou bloqués dans le sol ? Faites les tests du bocal, des vers de terre & du pH. Et de toute façon, nourrissez votre sol en carbone & en azote. Si votre sol est clair ou sans vie, il vous faudra quelques années, 5 en général, pour retrouver un sol vivant donc fertile.

Expérience en jardinage

Et pour finir quels sont vos compétences au niveau jardinage ? En jardinage naturel ? 5 ans devraient là aussi vous permettre d’être à l’aise pour faire pousser vos fruits & légumes.

Coups d’accélérateur

  • Une formation en Permaculture adaptée à vos objectifs & en adéquation avec votre façon d’apprendre pourra vous faire gagner du temps. Sans compter la motivation que vous y trouverez. Un ingénieur & un artiste n’apprennent pas de la même façon. Le choix du formateur est donc important.
  • Votre projet est en ville, votre formation en intelligence collective est primordiale, même si vous êtes ingénieur projet dans une grande entreprise.
  • Autre formation qui peut vous aider dans ce contexte, c’est une formation en développement personnel. Le sujet est vaste, mais pour le vivre depuis plusieurs années, je me rends compte à quel point, dans un projet collectif, nous avons tous besoin de prendre soin des blessures enfouies en nous et de les guérir.

Par quoi commencer ?

  • Faire le point sur vos objectifs.
  • Faire le point sur vos ressources
  • Analyser vos points forts & vos points faibles
  • Prioriser les meilleures formations si nécessaire
  • Imaginer un plan d’action
  • Faire une première liste des premières étapes à accomplir
  • Et réaliser la première étape de votre liste (ToDoList).

A bientôt sur la chaîne youtube ou peut-être dans un stage si vous vivez en Rhône Alpes.

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