# 2 – Pourquoi ça ne change pas plus vite ?

En dépit des faits collectés par les scientifiques depuis 40 ans …

Une nouvelle fois, j’ose partager avec vous ce sujet de réflexion qui m’anime depuis février 2005. Une fois le choc de cette nouvelle passé, du Pic pétrolier mondial en 2006, avéré pour le brut depuis. Après avoir paniqué pendant plusieurs semaines, je me suis d’abord engagée dans cette quête des Plantes Sauvages Comestibles qui nous entourent. Avoir fait la connaissance de la Permaculture, du Mouvement de la Transition & maintenant des travaux de Pablo Servigne, m’a permis d’imaginer un avenir bien plus enviable, en dépit de cet énorme changement vers lequel notre société semble s’engager selon les courbes du rapport Meadows.

A la lecture de ces courbes vérifiées entre 1970 & 2000, soit 40 ans, il apparaît d’abord un ralentissement des courbes vers 2020 suivi d’une chute de celles-ci.Cette étude est donc validée par les faits.

Or à part, la chute de la pollution, toutes ces courbes posent un sérieux problème à notre société thermo-industrielle, fondée sur la croissance de l’extraction de l’énergie & des minéraux fossiles. Pourtant, dans notre vie de tous les jours rien ne semble changer. Comme si ce travail de prospection n’existait pas. Nombreuses sont les personnes que je côtoie au quotidien qui recherchent plus d’autonomie, plus de résilience, plus de sens.

Nous pouvons aussi tous observer que les grandes multi-nationales ont choisis de mettre en place un système de lobbying forcené qui s’attache à maintenir leur activité sans changer de cap. Au niveau des états, les personnages politiques continuent de proposer le développement de la croissance économique, comme si c’était le seul modèle possible. Les entreprises, petites ou grandes, se basent sur un développement, une augmentation des ressources et de l’activité économique. L’ONU & le FMI, pourtant chargés de la prospective, nous poussent à produire plus pour nourrir 9 milliards d’habitants sur Terre, ignorants complètement les travaux du MIT, du groupe Meadows. Comme ceux du GIEC, comme l’état des lieux sur la biodiversité. Bref un incroyable déni sur les risques majeurs. Un déni allant même jusqu’à utiliser le vocabulaire du Développement Durable, voire même en empruntant le nouveau vocabulaire de la résilience, ou même pire celui de l’autonomie, sans même changer de cap !

Nous sommes nombreux & nombreuses, à pester contre ce système qui nous embarque à toute vitesse dans une accélération des problèmes climatiques, sociaux & environnementaux. Nous sommes nombreux & nombreuses, à ne pas attendre que les politiques, multi-nationales, entreprises, banques & autres décideurs de poids dans ce système, changent de cap pour changer eux-mêmes & elles-mêmes. D’où ce sentiment de schizophrénie. Mais combien sommes-nous ? 10, 20% de la société. A quel niveau le basculement se fait ?

Et pourtant, toutes ces personnes, qui dirigent ce système mondial pyramidal, ne peuvent ignorer ce qui se passe. Car les conséquences seront vécues par tous. Aucun échappatoire n’est possible. Alors comment cela se fait-il ?

Je viens de réaliser, depuis que j’ai écouté les conférences de Pablo Servigne, qu’un changement de cap de l’un ou l’autre de ces éléments du système en place, créerait très certainement un effet de panique dans notre société thermo-industrielle fondée sur le secret & la désinformation. Ce système économique mondialisé est extrêmement fragile, même s’il dirige les 99% des humains sur Terre. Car, avec la mondialisation, et donc les interconnections entre tous les éléments de ce système économique, un effet de domino mondial est à redouter, comme cela s’est passé en 1929, en 2008. Sans diminuer leur responsabilité, et le choix du déni qu’elles prennent, je réalise à quel point toutes ces interconnections sont préjudiciables dans un système fondé sur la fragilité, le mensonge et le déni. Nous ne pouvons attendre que ça change d’en haut. Nous sommes d’ailleurs de plus en plus nombreux, nombreuses à mettre en place des alternatives qui amortiront la descente, dans un monde qui reste schizophrénique. Globalement nous savons, mais globalement nous n’agissons pas massivement.

A nous donc, individus, de prendre en main ce changement que nous voulons voir arriver. Rien de nouveau, mais une conviction encore plus grande que seuls nous-même pouvons permettre ce changement que nous souhaitons voir arriver.

Facteurs de résilience du changement sur lesquels s’appuyer ?

Un élément majeur apporté par la lecture du dernier livre de Pablo Servigne : L’entraide, l’autre loi de la Jungle, m’a beaucoup aidé.

L’entraide

L’entraide de groupe humain réunis & soudés pour passer ensemble les moments de crises. Le mouvement de la transition en parle aussi dans son guide. L’entraide avec les plus pauvres est indispensable, rajoute-t-il. Souhaitable humainement, elle est indispensable à la réussite.

Quand je parle de crise, je parle de ce moment de passage entre le fonctionnement que nous connaissons, du système économique mondialisé extrêmement fragile & hors sol à un modèle en cours de construction. Individuellement, nous pouvons nous rendre autonome & résilient pour amortir la descente. Mais individuellement nous restons fragiles. Au plus fort de la crise, les individus s’entraident spontanément comme le démontre Pablo Servigne. C’est ce qu’ils ont toujours fait, contrairement aux croyances collectives, entretenues par les médias. Vous imaginez bien que les personnes en difficulté découvrant quelques individus continuant à vivre quasi normalement, déclenche automatiquement l’envie. Manger devant des personnes affamées, avoir chaud devant des personnes ayant froids, se déplacer devant des personnes se sentant prises dans un piège crée automatiquement des tensions importantes.

Phénomène de l’osmose

Un des phénomènes de la vie sur Terre est l’osmose. Tout milieu aqueux concentré entouré d’une membrane ou pas, va automatiquement répartir ce qu’il a concentré avec les milieux autour, la durée que prend ce processus dépend de la membrane. C’est une loi physique.

En fait cette loi bio-physique s’applique aussi au niveau humain. Les humains sont aussi le résultat des lois de la Nature. Nous sommes la Nature, nous dépendons d’elle et de sa santé, et de sa fertilité. Sa santé, sa fertilité dépendent de la biodiversité, et de la stabilité de plusieurs facteurs : le climat, l’atmosphère, l’humosphère (la partie vivante du sol que l’on appelait sol arable à l’école). Nous dépendons de cette mince couche vivante entre la roche-mère & l’atmosphère. Le tout s’interpénètre et crée tous ces échanges qui nous permettent de vivre sur Terre.

Les 4 éléments constituant un sol fertile

En gros, plus il y aura d’interactions entre les milieux (quels qu’ils soient) plus ils seront fluides & nombreux plus notre résilience sera solide.

Opérer les changements de vie

Selon la pyramide de Maslow, les besoins humains ont été classés des plus fondamentaux aux moins urgents.

Pourtant nous consommons beaucoup de temps & d’argent à des plaisirs futiles qui nous font oublier la folle vie que nous menons. Mais servent-ils à nous sentir mieux dans nos vies ? Non en fait.

  • Remplissons (de mieux en mieux) nos vrais besoins fondamentaux, une nourriture saine & savoureuse, une eau de qualité (de source non minérale pas bouteille plastique), un air de qualité, un sommeil réparateur, un rythme de vie adapté à nos capacités personnelles d’adaptation, …
  • Créons des systèmes autonomes & résilients (productions alimentaires relocalisées, réévaluation de nos régimes alimentaires pour les adapter à une alimentation locale, relocalisation de la production de tous nos besoins, …
  • Agenda de l’association

Pour résumer

Pourquoi ne pas plutôt dégager du temps dans nos vies surbookées pour mettre en place des temps choisis qui nous permettent autant individuellement que collectivement de nous sentir mieux dès aujourd’hui & nous permettent plus tard d’amortir cette transformation de notre mode de vie.

Pourquoi ne pas mettre en place mois après mois les éléments d’une vie désirable en adéquation avec une baisse de la disponibilité en matières premières fossiles, en privilégiant les cycles de vie qui nourrissent la vie sur Terre.

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